Depuis le classement en Réserve Naturelle Nationale fin 2004, l’étang des Landes a fait l’objet de nombreuses actions qui ont conforté son patrimoine naturel et inscrivent son attractivité dans la durée.
Réparer les effets du temps et réunir les conditions optimales pour que le patrimoine naturel de l’étang des Landes soit préservé, voire renforcé, tels étaient les objectifs prioritaires, quand le Conseil Départemental de la Creuse s’est vu confier la mission de gérer la Réserve Naturelle Nationale.
Il s’est d’abord agi d’élaborer et appliquer un premier plan de gestion (2009-2013), à partir d’un diagnostic sur l’état du site et la mise en oeuvre d’un plan d’action. Il fallait à la fois aller vite et être patient, en gardant à l’esprit que la nature, même si on l’aide, fait son oeuvre dans le temps. Il y avait à la fois des espaces à restaurer et des espèces à réguler, afin de rétablir des équilibres indispensables au développement de la biodiversité.
Par exemple, il fallait revoir la gestion des niveaux d’eau afin de permettre le développement des roselières : niveaux bas en été (surtout s’il est arrosé) et hauts en hiver (alors que par le passé on faisait tout le contraire !). Cette action s’est effectuée parallèlement à la régulation du Ragondin, herbivore qui détruit ces habitats ; car comme souvent, ce n’est pas une action mais la combinaison de plusieurs, sur le monde végétal comme sur le monde animal, qui permet une bonne gestion du patrimoine naturel.
Dans le même ordre d’idée, les vidanges de 2007, 2009 et 2012 ont permis de lutter contre la prolifération du poisson-chat et de procéder à des opérations de rempoissonnement extensif. Là encore, des actions combinées. Ce "grand ménage" (l’élimination du poisson-chat) a notamment permis, après la vidange de 2012, d’obtenir une transparence parfaite de l’eau jusqu’à la profondeur maximale de l’étang (analyses du Laboratoire départemental d’Ajain). Résultat : un véritable foisonnement d’herbiers aquatiques, qui constituent à la fois le garde-manger de toute une faune d’invertébrés et d’herbivores, et des frayères pour les gardons, poissons nobles qui constituent la base alimentaire de nombreux oiseaux comme le Héron pourpré.
La reconquête du site de l’étang des Landes - car il s’agissait bien parfois de ça - s’est également jouée sur terre. La création de cheminements et d’affûts a permis de maîtriser les flux de fréquentation. La plantation et l’entretien de haies a permis de recréer du bocage, qui constitue à la fois une organisation de l’espace et l’habitat d’une multitude d’espèces qui s’inscrivent à la fois dans la richesse patrimoniale de l’étang des Landes et dans sa chaîne alimentaire.
D’’autres opérations se sont inscrites dans cette logique de retour à l’équilibre : la pratique de la fauche tardive permet de restaurer des prairies humides riches de fleurs et d’insectes ; la réintroduction du pâturage ovin extensif permet d’entretenir les landes humides ; etc.